top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurFauconnerie de l'Oise

Chasser sans fusil

Dernière mise à jour : 30 janv. 2019

Suite à une conversation avec un ami sur nos modes de chasse, j’ai souhaité vous parler de plusieurs chasses sans fusil. Certaines que je pratique et d’autres qui existent et que je ne pratique pas.

Plusieurs types de chasses, la plus connue est la chasse au fusil, mais il existe aussi des chasses qui se pratiquent sans cette arme à feu. La chasse au bâton, la chasse avec chiens, la chasse à l’arc, le furetage et la chasse au vol, par exemple. Leur particularité est de ne pas utiliser d’arme à feu et de la pratiquer pour un plaisir très différent. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, il y a de plus en plus d’engouement pour ces formes de chasses. Par exemple c’est dans le sud-ouest de la France que l’on rencontrera le plus de chasseur au bâton.

Mais qu’est-ce que la chasse au bâton ?

Très proche de la chasse aux chiens, elle requiert la complicité d’un chien de chasse courant. Ces chiens ont des compétences et des qualités que nous connaissons tous : Il sera limier et/ou rapprocheur, lanceur de tête, requérant, meneur, de chemin, de change, de défaut ou de recherche au sang. Cela demande à son propriétaire de lui donner un entrainement adéquat, et ce tout au long de sa vie. Le bâton dont nous parlons, sert uniquement au chasseur pour marcher. C’est le chien qui chasse, qui traque sa proie et la rapportera une fois capturée. Dans ce cas précis, c’est réellement pour le chien que la chasse se pratique, pour le plaisir de le voir utiliser ses instincts. Le chasseur lui, se préoccupera principalement de faire en sorte que ses instincts soient respectés et entrainés. La chasse au chien fonctionne de la même façon, sans bâton.

“Quand le chasseur rentre avec des champignons, on ne lui demande pas des nouvelles de sa chasse.” Proverbe ashanti

Et si on parlait de la chasse à l’arc ?

La chasse à l’arc est une chasse vieille de 30 000 ans ! Autant dire que c’est une chasse ancestrale. Les arcs ont évolué avec le temps, il existe l’arc traditionnel et l’arc à poulie qui apporte un peu plus de confort au maintien de l’arc bandé. En France elle est réglementée depuis peu de temps. C’est en 1995 que la première règlementation voit le jour. Pour être chasseur à l’arc il est indispensable d’avoir suivi une formation spécifique auprès de la Fédération de Chasse (JFO). C’est la seule chasse à tir acceptée qui soit différente de la chasse au fusil, il est interdit de chasser à l’arbalète par exemple. La chasse à l’arc requiert un entrainement constant car il faut d’abord être un bon archer pour aller chasser. Il n’est pas question d’aller « essayer », il y a trop de risque de blesser l’animal, soit on est certain de le tuer, soit on s’abstient de libérer sa flèche. C’est ainsi que je pratique la chasse à l’arc. Chasser à l’arc demande de la patience, une grande maitrise de soi en tout temps, c’est particulier d’avoir un animal à quelques mètres et UNE flèche. Il faut pouvoir tirer dans des positions particulières aux antipodes de ce que l’on apprend en club, tout en restant précis. Il faut savoir être discret pour ne pas effrayer l’animal, et l’approche demande une certaine délicatesse, il faut parfois des heures pour faire quelques mètres. C’est réellement un sport ! Je m’entraine plusieurs fois par semaine dans le but de réaliser des tirs propres, pour être au mieux les jours de chasse, et ce tout au long de l’année. Cette chasse que je pratique, je l’apprécie de par son aspect sportif et technique. Et il faut bien le dire, lors d’une sortie de chasse, ce n’est certainement pas des dizaines de gibiers que je vais ramener, j’en suis très loin. Mon but étant de manger ce que je chasse, et je ne suis pas un ogre ! C’est celle que je pratique quand je ne peux pas sortir mes oiseaux de chasse.

On ne se lasse pas de l’arc parce qu’on est revenu bredouille de la chasse.” Proverbe mongol. Il court, il court le furet…

Le furet fait parti de la famille des mustélidés.

Comme son nom l’indique, le furetage se pratique avec l’aide précieuse d’un furet. Pour toute forme de chasse il faut bien évidemment détenir un permis de chasse valide, pour cette pratique comme pour les autres. Le furetage est destiné à chasser le lapin. Pour l’exercice de cette chasse un peu de matériel est nécessaire. : nous utilisons des bourses (ou pantènes) qui sont des filets qui permettent de bloquer le lapin à l’intérieur, et des tubes à lapins longs d’environ 60 cm. Ces matériels se mettent à l’entrée des trous. Ce temps d’installation est assez long. Et bien évidemment il nous faut également un furet qui soit assez fin pour aller dans les trous, pas mordeur. Les chasseurs privilégient généralement les furets albinos car ils sont plus facilement repérables dans les zones de chasse, mais un putoisé saura travailler tout aussi bien. Dans certains cas, nous utiliserons également des filets de reprise. En France, la reprise des lapins est soumise à une règlementation spécifique. Dans certains départements une autorisation individuelle est obligatoire, renseignez-vous auprès de votre fédération départementale pour être en règle. La détention d’un furet est libre, il est considéré comme animal domestique au même titre qu’un chien ou un chat. Vous pouvez donc en avoir plusieurs. Le furetage sert comme nous venons de le voir pour la reprise de lapin dans le cadre d’une réintroduction dans une zone moins peuplée. De ce fait ils seront gardés vivants pour être amenés à vivre sur un terrain plus approprié. En ce qui me concerne, les lapins pourront aussi nourrir mes oiseaux. Bien évidemment, c’est une chasse qui peut être alliée à la chasse au tir que je ne pratique qu’à l’aide d’un arc. Le furet peut également faire équipe avec mon chien et mon oiseau. Nous formons une équipe vraiment fantastique ! (Je vous présenterais mes furets dans quelques temps.) Un furet s’éduque pour qu’il ne soit pas mordeur, pour cela il va falloir lui apprendre le contact avec l’humain dès son plus jeune âge. Idéalement, vous adopterez votre nouveau complice vers l’âge de 3 mois. Il a un instinct de chasse très important, il lui faut peu de temps pour comprendre tout l’intérêt d’aller dans un trou de lapin. Si votre furet a un peu trop tendance à mordre, frottez vos mains avec un oignon, ils détestent cette odeur !!!

“Conseil d’un chasseur : pour chasser le lapin, mettez-vous derrière un arbre et imitez le cri de la carotte !” Pierre Doris.

NDLR : Croyez-moi, avec un furet ce sera beaucoup plus efficace !

La fauconnerie c’est la chasse au vol.

Cette chasse demande à détenir un rapace tel qu’aigle, buse, ou faucon par exemple. Pour posséder un tel oiseau vous devez avoir une autorisation de détention ou un certificat de capacité. Et comme pour tout chasseur, vous devez être titulaire du permis de chasse. Selon les départements la chasse au vol n’a pas les mêmes dates d’ouverture et de fermeture. Soyez vigilants ! Pourquoi pratiquer cette chasse ? Eh bien tout d’abord il faut avoir une réelle passion pour les rapaces, de plus il faut avoir envie de chasser sans fusil et donc de n’avoir aucune certitude quant au résultat des sorties que l’on fait. C’est un peu la surprise à chaque fois. Autre point important, quand on chasse au vol ce n’est clairement pas la quantité de gibier qui motive, mais bel et bien la danse que fait notre oiseau pour observer et fondre sur ses proies, respecter ses instincts primaires et les voir s’exprimer au travers de son vol. On ne peut pas obliger un rapace à déclencher s’il n’en a pas envie, s’il n’a pas faim par exemple ; un rapace ne tue pas par plaisir, il le fait par nécessité. D’ailleurs la plupart du gibier que mon oiseau me rapporte est pour lui. Il a gagné son repas au prix d’un vol magnifique. Les attaques d’un rapace ont quelque chose de fascinant, il adopte une attitude qui est propre à son espèce, et quand on est passionné par ce type d’oiseau on ne peut être que sous le charme. Ce plaisir couplé à la chance d’une complicité hors du commun avec mon oiseau me rapproche toujours un peu plus de la nature dans sa plus noble expression. Il est tout à fait possible d’être accompagné de son chien qui aura pour mission de lever le gibier, et l’oiseau fera le reste. Un tel trio demande une habituation depuis le plus jeune âge pour que chacun vive la présence de l’autre le plus naturellement possible, en totale harmonie. Et tout cela demande des connaissances spécifiques, une longue formation avant d’être fauconnier, un investissement financier et personnel quotidien tout au long de la vie de l’oiseau. Un rapace est fait pour chasser, c’est inscrit dans ses gènes depuis des millénaires, l’enfermer dans une cage comme un canari n’est vraiment pas fait pour eux.

“La loi est dure mais l'aigle ne chasse pas les mouches.” Mc Solaar

La chasse à courre :

La chasse à courre est apparue il y a environ 600 ans, elle compte un peu plus de 10 000 pratiquants sur plus de 70 départements. Elle porte également le nom de « chasse à cor et à cri » ou de « vènerie » et se pratique uniquement à l’aide de chiens courants. Aucune arme à feu n’est autorisée, sauf en cas de danger pour les hommes ou les chiens. Si la vènerie était l’apanage de la noblesse et des rois, aujourd’hui elle n’est plus réservée aux nobles ou à l’élite depuis le code Napoléon car les grandes propriétés ont disparu. En chasse à courre on parle d’équipage pour nommer les personnes qui y participent, un membre d’équipage est appelé « bouton », chaque membre est revêtu du même habit (veste de couleur sombre, cravate et gants blancs, bottes d’équitation). Par la législation ainsi que des règles internes la chasse à courre est très encadrée, il faut pour la pratiquer être titulaire du permis de chasse, cependant un rabatteur qui ne pratiquera aucun acte de chasse n’est pas dans l’obligation de le détenir, il ne sera bien évidemment pas armé. L’article 5 du code de la chasse nous précise que « Chaque équipage de chasse à courre doit être dirigé par un responsable titulaire et porteur du permis de chasser visé et validé. », cela est valable pour tous les membres pratiquant un acte de chasse, cela va de soi. La chasse à courre peut se pratiquer à pied, à cheval et même à VTT maintenant. Chacun doit veiller à ne jamais gêner la circulation des uns et des autres. Comme toutes les chasses sans fusil, cette chasse implique une grande complicité avec ses chiens et ses chevaux, chacun devant parfaitement connaitre son rôle. Pratiquer la chasse à courre à cheval demande donc de maintenir en grande forme sa monture comme ses chiens ; cela passe par la nourriture, les soins vétérinaires etc… C’est un investissement personnel important en termes de temps et de finances. La chasse à courre se base sur la loi naturelle qui gouverne la prédation, ainsi les chiens vont utiliser leur instinct de chasse pour courir après le gibier qui sera le prédaté. Nous pourrions penser à tort que le gibier a peu de chance de s’en sortir, or c’est à peu près 3 fois sur 4 que le gibier sortira vainqueur de la course. La chasse a courre demande à aimer les grands espaces boisés, à apprécier de passer du temps en équipe, et c’est cet esprit d’équipe qui en fait une chasse très particulière et très appréciée de ses adeptes. C’est une chasse qui comporte des règles très importantes où chacun tient un rôle spécifique. Pratiquée à cheval, elle permet de passer un moment privilégier avec son cheval et ses chiens. Tout le monde à son importance. L’homme a autant de place que les chiens et les chevaux, c’est ce qui en fait une chasse vraiment à part.

Et pour finir tendrement... “Comment ils font les chasseurs pour savoir si c’est un canard à l’orange ?” parole d’enfant.

Infos importantes :

Toutes les chasses, qu’on tire au fusil ou à l’arc, que l’on chasse à l’oiseau ou au bâton sont soumises à la détention d’un permis de chasse valide. Nous rappelons qu’en France tous les rapaces sont des espèces protégées, les tuer même par accident vous rend passible d’une amende et/ou du retrait de votre permis de chasse. Chaque département à ses propres dates d’ouverture et de fermeture de chasse ; il peut y avoir des dates différentes en fonction des chasses et du gibier, renseignez-vous auprès de votre fédération. La détention d’un oiseau de chasse (Aigle, buse, faucon, autour, etc.…) est soumise à l’obligation d’un certificat de détention ou de capacité. #fauconneriedeloise #chasseauvol #fauconnerie #chasse #furetage #venerie #arc

Posts récents

Voir tout
bottom of page